Présentation de la Mention Spectacle au sein du Lycée Gabriel Péri
Suite à la visite du musée Pierre Soulages à Rodez, nous avons travaillé sur ce thème dans les différentes enseignements.
Nous avons eu la chance d’exposer le fruit de notre travail et de réaliser des ateliers pratique au Musée Soulages pour les JEMA (journées européennes des Métiers d’arts) du 28 mars au 2 avril.
Quelques planches de présentation des projets réalisés
par Amandine BAUDRAND
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L’univers marin est profond et mystérieux. De nombreuses légendes et créatures peuplent nos mers, continuant de nous faire rêver ou de nous effrayer. Fasciné par ce milieu, c’est tout naturellement que je me suis tournée vers celui-ci, souhaitant réaliser un costume allant sous l’eau pour mon projet de fin d’année.
Une sirène professionnelle m’a contactée via les réseaux sociaux à la suite d’une annonce de ma part, nous permettant de démarrer la réalisation du projet d’un clip vidéo avec un jeune réalisateur de l’ISPRA, une école de cinéma de Toulouse. Dans celui-ci, la sirène sera utilisée comme métaphore pour parler des animaux marins exploités dans le seul but de nous divertir. Son aspect humain côtoyant son aspect animal, il nous permettra plus aisément d’attiser l’empathie envers la faune aquatique.
Ces premiers croquis m’ont permis de me questionner sur la couleur et texture de la queue, selon les besoins et le partis-pris du court-métrage. Effectivement, il me faut privilégier le rapprochement esthétique de la faune aquatique et en particulier des cétacés. Des couleurs dans les tons gris/bleu/noir et blanc sont à privilégier. Je m’inspire de ces animaux, afin de donner vie à ma sirène.
Ce personnage ayant une évolution, passant de sa vie dans la mer à sa vie dans un aquarium dans le scénario du film, son costume sera évolutif. Un haut sera ajouté et il servira à compléter son design pour évoquer par son aspect le divertissement, l’attraction ainsi que par un autre aspect l’effet d’emprisonnement.
Après avoir réalisé et finalisé la maquette finale, en accord avec les souhaits du réalisateur, je me suis lancée dans les expérimentations: recherches de formes, de matières, de textures. Il m’a fallu beaucoup tester, beaucoup me renseigner afin d’obtenir le costume de sirène le plus réaliste possible. La queue de la sirène m’a permis de découvrir énormément de chose et m’a fait sortir de ma zone de confort qu’est le travail du tissu.
Suite à toutes ces recherches et ces expérimentations, j’ai pu savoir comment réaliser mon costume final que ce soit le haut mais aussi la queue de la sirène et avoir toute la démarche de création en tête.
La sirène est une créature qui hante les contes, les légendes, les récits oraux et audiovisuels du monde. Elle est issue de différentes cultures. Son histoire voyage. Elle se renouvelle selon les auteurs, trouvant un sens et un suivi narratif nouveaux. Elle nous poursuit, depuis l’Antiquité où elle fait sa première apparition grâce à Homère. C’est tout cela qui fait la beauté de ce mythe, la réinvention perpétuelle sous la plume de divers artistes, la continuant, la rêvant au gré des siècles et la rendant toujours unique et changeante. C’est l’une des raisons pour laquelle il n’existe pas une seule origine à la naissance des sirènes et qu’il nous a fallu approfondir nos connaissances sur cette créature afin de lui donner un caractère et une esthétique.
Mes différentes recherches m’ont amené à me demander: quelles résonnances peut aujourd’hui avoir la sirène, cette créature mythologique, après des siècles d’existence?
J’ai commencé par déterminer son origine dans la mythologie grecque puis au Moyen Âge. Cela m’a ouvert sur toutes les images qui se sont développées autour de ces mythes aux XIXe et XXe siècles en littérature mais surtout au cinéma. Cela a mis au jour des figures récurrentes : de la femme fatale à la femme naïve, du fantasme au cauchemar, de la mer à la terre.
Aujourd’hui, elle continue de vivre à travers les métaphores, devenant un symbole fort dans plusieurs enjeux sociétaux actuels, du féminisme, à la quête d’identité, en passant par l’écologie.
La sirène est devenue une créature mythologique intergénérationnelle qui ne cesse de se réinventer à travers les époques.
Cette réinterprétation actualisée du 18ème siècle s’est terminé avec des prises de vue détournées, avec la collaboration de Mireille Bourguignat.
Cette production comprenait une structure de dessous basse (bourrelet, rub ou petit panier), la réalisation d’un corps baleiné, d’une jupe et d’un corps de robe (avec impression en sérigraphie).
La réalisation de cette silhouette, interrompue par le confinement de mars 2020, s’est donc poursuivie cette année à travers une recherche de forme plus précise, un échantillonnage et des essais techniques jusqu’à la réalisation finale du veston suivant deux techniques, l’une artisanale, l’autre industrielle. Un exercice de volume en papier en début d’année, nous a permis de mieux appréhender les plans de coupe que nous avions trouvés.
La réalisation de cette silhouette, interrompue par le confinement de mars 2020, s’est donc poursuivie à la rentrée de septembre 2020. avec une recherche de forme plus précise, un échantillonnage et des essais techniques jusqu’à la réalisation finale du pantalon. Le tout complété d’un dossier de communication détaillé. Chacun ayant choisi un personnage différent des années 70, 80 ou 90, nous avons réalisé des recherches et des réalisations propres à chaque projet.
L’enjeu était ici d’imaginer et de réaliser une « fausse » toile de Jouy en en reprenant l’aspect monochrome d’un motif représentant une scène de genre (une scène de vie) de l’époque. Les croquis sur des scènes de vie domestique ont été retravaillés pour imiter une technique de gravure par le rendu du volume en hachures.
Les motifs ont été ensuite sélectionnés, composés et répétés en sérigraphie. En trois journées, chaque étudiante a pu imprimer son projet dans l’atelier de sérigraphie de l’Inspe grâce à la collaboration de Louise Bousquière et Emmanuelle Mason.
Pour la création (fictive) d’une nouvelle pièce de Marivaux, La Double Inconstance, il nous était demandé d’imaginer et de réaliser une silhouette complète d’un personnage féminin. Le parti pris de mise en scène est une réinterprétation actualisée du 18ème siècle.
Cette production comprenant une recherche de volume en 1/2, une recherche de structure de dessous basse (bourrelet, rub ou petit panier), la réalisation d’un corps baleiné, d’une jupe et d’un corps de robe (avec impression en sérigraphie) ce travail nous a pris tout le reste de l’année.
En début d’année, nous avons terminé la réalisation des académiques et volumes blancs pour une nouvelle équipe de danseuses. Voici des images des premières répétitions en costume en janvier 2021 et quelques présentations finales.
Afin de terminer le projet Génération 2.0, nous avons repris le projet en petits groupes (2 ou 3 étudiantes). Il a fallu revoir la partie créative et travailler en équipe pour les recherches en volume et la réalisation finale.
Cette thématique prévue pour la fin d’année scolaire 2020, nous a donné l’occasion d’envisager une enveloppe futuriste, dans laquelle chacun s’isolerait pour mieux se réunir virtuellement. Mais le COVID 19 et le confinement en ont décidé autrement. Les recherches entre structure et enveloppe nous ont permis de faire des liens entre l’architecture et le vêtement pour développer des pistes créatives.
Ce travail ne pouvant se réaliser en 2020 en atelier, ce sont des recherches historiques sur les structures hautes et basses que nous avons approfondies.
DNMADE Costumier . Toulouse 