Ouverture Culturelle . Saison 2022-2023

Le rêve et la plainte

Marie-Antoinette et sa robe à motif de citron, croquis de spectacle de Julia C. Prié

Texte : Nicole Genovese
Mise en scène : Claude Vanessa
Costumes : Julie Dhomps
Création des décors : ÉCLECTIK SCÉNO et Lùlù Zhàng (peinture)
Lumières : Pierre Daubigny
Scénographie : Nicole Genovese et Pierre Daubigny

Théâtre Sorano

Le rêve et la plainte est une pièce de théâtre de type conte contemplatif alliant parc versaillais du XVIIIème siècle et cuisine moderne du XXIème siècle. Entre le rire et l’ennui, le spectacle nous amène dans un quotidien très actuel de personnages hors du temps.
Les stéréotypes utilisés à but satirique nous montrent une royauté discutant futilement (entre enfants, ménage et autres tâches quotidiennes…) pour échapper à une réalité trop inconfortable, parodique du français moyen,.
En débutant dans la nouvelle cuisine de la Reine puis lors d’un pique-nique dans le parc, certains personnages conversent sur des sujets légers tandis que d’autres abordent une réalité politique compliquée, ou semblent perdre leur regard vers lourde fatalité. Allant et venant dans des conversations toujours plus dispersées, chacun tente de se démarquer à sa façon, rendant ridicule toute tentative de sujet commun. Un théâtre plein d’humour et de réflexion déguisée, à l’image d’un Molière ou d’un Marivaux qui reviendrait nous questionner.
La pièce donne ainsi libre cours aux silences, paroles et musique, accompagnée d’un comédien violoncelliste et d’une chanteuse. La surprise de chaque décor peint et suspendu sur scène les uns derrière les autres sur une structure, s’ajoute ainsi au charme onirique et décalé de la pièce, leur succesion brutale renvoyant encore au ton absurde d’un rêve éveillé.

PRIE C. Julia

https://www.theatre-sorano.fr/spectacle/le-reve-et-la-plainte/2023-03-14/

Ouverture Culturelle . Saison 2022-2023

Rencontre avec Galin Stoev

Galin Stoev, dessin de Charlie Cavalli

Galin Stoev, directeur artistique du théâtre de la Cité, artiste, metteur en scène,
Victoire Lizop, chargée des relations avec le public au théâtre de la Cité,

Lycée Gabriel Péri, site Mondran,
avec les étudiants DNMADE 1et 2
 

Suite à la représentation d’Oncle Vania, nous avons pu rencontrer Galin Stoev, lors d’une rencontre donnée dans notre établissement. Ils se sont présentés brièvement eux et leurs métiers.
Cela nous a permis d’interroger Galin Stoev sur ses choix de mise en scène.

Dans sa pièce il revendique l’ennui du théâtre de Tcheckov, qu’il a appris à aimer lors de ses études théâtrales. Pour lui, cela correspond à notre monde contemporain dans la manière de communiquer dans un monde post pandémie. Bien que la pièce est plus de 120 ans, les personnages sont adaptés à un décor moderne. Tout les personnages sont des caricatures d’eux mêmes, attachants mais profondément malheureux. Chacun est cloitré dans le domaine et entouré des personnes qu’il aime ou déteste avec autant de passion. Tous bloqués dans l’ennui et la mélancolie, ils rêvent de s’échapper sans y parvenir.
Il revendique une conscience politique en intégrant le décor de son ancien spectacle, afin de recycler à son échelle, donnant un décor sur plusieurs plans. Il fait s’exprimer ses personnages entre eux à l’aide parfois d’un micro, théâtralisant son théâtre. Il nous propose plusieurs fins, plusieurs interprétations possibles: on y voit ce que l’on veut et on choisit ce que l’on regarde.
Nous avons aussi pu l’interroger sur les costumes de Bjanka Adzic Ursulov, qui a retranscrit le temps entre la période d’écriture du texte et la mise en scène de Galin Stoev par les costumes.

L’intervention nous a aussi permis de distinguer le spectacle que l’on a vu de ses intentions initiales, ce qu’il a voulu faire mais qu’il n’a pas pu ou ce qui était, à son sens, réussi.

Emma Collavizza et Charlie Cavalli

https://theatre-cite.com/creations-tournees/#les-creations-de-galin-stoev

OUVERTURE CULTURELLE·Ouverture culturelle . Saison 2021-2022

La Reprise, Histoire(s) du Théâtre (I)

croquis de spectacle de Léa B.

Texte, composition et mise en scène :
Milo Rau
Scénographie et costumes : Anton Lukas
Acteurs : Tom Adjibi, Adil Laboudi, Suzy Cocco, Sébastien Foucault, Fabian Leen-Ders, Johan Leysen, Sabri Saad El Hamus

Création en 2018
Théâtre de La Cité

Le metteur en scène Suisse, Milo Rau, s’est interrogé sur les différente possibilités du théâtre face au réel. Il reconstitue tout d’abord le casting qu’il y a pu avoir pour cette pièce de théâtre et explique les faits réels de l’histoire, ce qui nous permet de mettre à distance les scènes qui vont être interprétées.
Il s’agit de retranscrire le fait divers très violent du meurtre gratuit d’un homosexuel à Liège en 2012 par de jeunes gens. Milo Rau a suivi l’enquête de très près, il a été voir les jugements au tribunal, et un acteur de sa pièce de théâtre est même allé voir un homme qui faisait partie du groupe des agresseurs pour pouvoir essayer de comprendre comment il en est arrivé là. Il a donc regroupé toutes ses informations pour pouvoir retranscrire l’histoire de la manière la plus proche du réel.
Milo Rau a réussi, à travers cette pièce de théâtre, à dénoncer l’homophobie et ce qu’un meurtre peut faire du mal à l’entourage du mort et des tueurs. La mise en scène ménage des coupures dans certaines scènes pour expliquer certains détails et pour aussi nous rappeler que ce n’est qu’une pièce de théâtre. Il a aussi joué avec un écran pour nous rajouter des détails et nous imaginer comme si on regardait les infos d’une télévision.
Cette pièce de théâtre est, à mon avis, très touchante, car elle montre la violence qui peut s’exercer contre les homosexuels. Elle est très marquante car certaines images sont assez dures à regarder, comme quand l’acteur qui joue la victime est nu, rempli de sang, en train de se faire frapper à coup de pied et cracher dessus. Interrogeant sur les limites de ce que l’on peut montrer sur une scène, elle trouble aussi en montrant que les bourreaux sont des personnes « normales » en apparence, des jeunes qui avaient trop bu ou qui étaient un peu frustrés et que c’est une accumulation de choses qui fait qu’ils en sont arrivés à perpétrer leur acte odieux.

https://theatre-cite.com/programmation/2021-2022/spectacle/la-reprise-histoires-du-theatre-i/

Texte de MARTI Laura
Article par BOTTAREL Margot et MAZAT Julie

Archives 2018-2019·Ouverture culturelle . Saison 2018-2019

Insoutenables Longues Étreintes

Crédits : Théâtre de la Cité – Photos des répétitions

Texte : Ivan Viripaev
Mise en scène : Galin Stoev
Théâtre de la Cité

Il nous est tous arrivé de nous questionner sur le sens de la vie, à quoi rime notre existence et qui sommes nous. C’est une proposition de réponses que nous dévoile Ivan Viripaev dans le texte de sa pièce.
Quatre personnages aux destins croisés se cherchent dans leurs vies insensées. À partir de  différentes prises de conscience (relations détachées, avortement, adultère…) les personnages se découvrent au plus profond d’eux-mêmes, guidés par une force intérieure indéfinissable. Pour atteindre un épanouissement personnel ils doivent “traverser l’enfer”, tomber au plus bas afin de s’en relever plus forts.
Il est difficile de poser des mots sur ce qu’évoque cette pièce à cause de son aspect spirituel, qui peut être interprété différemment selon le spectateur, c’est pourquoi Ivan Viripaev use de nombreuses métaphores qui peuvent parfois sembler ridicules.
La mise en scène de Galin Stoev est composée de peu d’éléments mobiles, découpant l’espace et dynamisant la mise en scène, le décor est indiciel et polyfonctionnel (un banc indique un lit, deux bancs un parc…). Le mur digitalisé accompagne ainsi les protagonistes dans leurs actions et leur réflexion, devenant à son tour un personnage de la pièce.
En conclusion, c’est une pièce dont l’interprétation est très libre. On peut la comprendre et la vivre différemment. Elle ne répond pas réellement aux questions que l’on se pose, mais permet de repenser notre point de vue, de questionner notre existence.
Une seule réponse n’existe pas, c’est à nous d’en déduire le sens, et l’issue qui peut être aussi dramatique que positive.